Thomas Thévenoud | |
Thomas Thévenoud en 2012 | |
Fonctions | |
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Député français | |
– (5 ans) |
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Élection | 17 juin 2012 |
Circonscription | 1re de Saône-et-Loire |
Législature | XIVe (Cinquième République) |
Groupe politique | SRC (2012-2014) NI (2014-2017) |
Prédécesseur | Gérard Voisin |
Successeur | Benjamin Dirx |
Secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger | |
– (9 jours) |
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Président | François Hollande |
Premier ministre | Manuel Valls |
Gouvernement | Valls II |
Prédécesseur | Fleur Pellerin |
Successeur | Matthias Fekl |
Conseiller général de Saône-et-Loire | |
– (7 ans et 13 jours) |
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Élection | 16 mars 2008 |
Circonscription | Canton de Montcenis |
Président | Arnaud Montebourg Rémi Chaintron |
Groupe politique | PS |
Prédécesseur | André Quincy |
Successeur | Canton supprimé |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Dijon (France) |
Nationalité | Française |
Parti politique | PS (1997-2014) |
Diplômé de | IEP de Paris |
Profession | Cadre des collectivités locales |
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Thomas Thévenoud, né le à Dijon (Côte-d'Or), est un homme politique français.
Membre du Parti socialiste, il est élu conseiller général de Saône-et-Loire en 2008 puis député de la 1re circonscription de Saône-et-Loire en 2012.
Le , il est nommé secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger. Toutefois en raison de ses démêlés avec l'administration fiscale, pour lesquels il admet une « phobie administrative », il est contraint de démissionner seulement neuf jours plus tard, faisant de son mandat l'un des plus courts de la Cinquième République.
En , il annonce mettre un terme à sa carrière politique.
Thomas Thévenoud grandit en Saône-et-Loire à Mâcon puis à Montceau-les-Mines. Sa mère est pharmacienne, son père travaille à la Mission locale pour l’emploi des jeunes. Il est diplômé de l’Institut d'études politiques de Paris (section Service public, 1995).
En 1997, après l’arrivée de la gauche au pouvoir, il adhère au PS et devient l’attaché parlementaire du député de Saône-et-Loire André Billardon. En 2000, il rejoint l’Assemblée nationale comme conseiller du président du groupe socialiste puis il intègre à 27 ans le cabinet de Laurent Fabius, alors ministre de l’Économie et des Finances et s’occupe pour lui des relations avec le Parlement.
Pendant deux années, de 2001 à 2002, il enseigne les institutions politiques à SciencesPo Paris.
Marié, il est père de jumelles. Il se dit atteint de « phobie administrative », marque qu'il dépose lui-même à l'INPI en .
Son épouse, Sandra Elouarghi-Thévenoud, est titulaire d'un DESS en droit européen obtenu à l'IEP de Lyon. Elle est nommée en 2001 conseillère parlementaire au cabinet de Pierre Moscovici, alors ministre délégué aux Affaires européennes. Par la suite, elle devient chef de cabinet du président du Sénat, Jean-Pierre Bel, qui la met ensuite « en congé sans traitement ».
En 2001, Thomas Thévenoud est élu premier adjoint au maire de la commune de Montceau-les-Mines, puis est battu lors des élections cantonales de 2004 à Mont-Saint-Vincent. En 2008, il est élu sur le canton de Montcenis et devient vice-président du conseil général de Saône-et-Loire, alors présidé par Arnaud Montebourg. Chargé de l’habitat et de l’aménagement du territoire, il préside également l’OPAC 71 de 2008 à 2012.
En , Thomas Thévenoud est élu député dans la première circonscription de Saône-et-Loire, mais conserve ses fonctions de conseiller général.
À l'Assemblée nationale, il est membre de la commission des Finances, de l'Économie générale et du Contrôle budgétaire.
En , il rédige un rapport critique sur la baisse de la TVA dans la restauration, citant le cas de la firme McDonald's, qui aurait gagné 19 millions d'euros grâce à la TVA à 5,5 %. La multinationale américaine répondra par un encart dans la presse en citant nommément le député.
Le , il est l'objet d'une polémique à la suite d'une photo, twittée par le député UMP Marc Le Fur, le montrant jouant au scrabble sur une tablette numérique en pleine séance à l'assemblée nationale,.
En , il est nommé par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, médiateur dans la crise opposant les chauffeurs de taxis aux sociétés de VTC, voiture de tourisme avec chauffeur. Le , il rend au Premier ministre son rapport, « Un taxi pour l'avenir, des emplois pour la France ». Après avoir rencontré de nombreux acteurs du secteur des transports de personne, le député a résumé en trente points ses propositions pour « garantir la sécurité des personnes », « rétablir des conditions saines de concurrence » ou encore « mieux gérer le transport des personnes malades par taxi ».
Après l'entrée de Thierry Mandon au gouvernement (), il devient le porte-parole du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
Le , Thomas Thévenoud est nommé secrétaire d'État chargé du Commerce extérieur, de la Promotion du tourisme et des Français de l'étranger dans le gouvernement Valls II.
Il démissionne le en raison d'un « problème de conformité » avec le fisc. Membre du gouvernement pendant seulement neuf jours, il égale le record de brièveté comme ministre ou secrétaire d'État de la Cinquième République détenu depuis 1988 par Léon Schwartzenberg,.
Selon Mediapart, Thomas Thévenoud ne déclarait pas ses revenus et ne payait pas ses impôts depuis plusieurs années. Il a été l'objet d'une « imposition d'office » suivie d'un recouvrement forcé. En réponse, il précise que, puisqu'il a subi une imposition forfaitaire, on ne peut pas dire qu'il n'a pas payé ses impôts et qu'il souffrait de « phobie administrative ». Il dépose le l'expression, qu'il a forgée, en tant que marque verbale dans les classes 35, 37 et 45 auprès de l'Institut national de la propriété industrielle (INPI),.
De son côté, Le Canard enchaîné révèle qu'il s'est aussi abstenu de payer le loyer de son appartement à Paris pendant trois ans et n'a finalement accepté de régler ses arriérés qu'après une menace d'expulsion.
Enfin, d'après Le Monde, il aurait volontairement omis de régler les amendes de stationnement avec son véhicule de fonction. Le kinésithérapeute de ses filles a dû faire appel à un huissier pour être payé d'arriérés d'une année. De même, EDF Bourgogne aurait lancé une procédure de recouvrement pour « incidents de paiement ».
Tenu de faire une « Déclaration d'intérêts et d'activités au titre d'un mandat parlementaire du », il déclare comme profession être cadre territorial, ainsi que « chargé de formation à la direction générale d'EdF-ERDF » et directeur de cabinet de la communauté urbaine Le Creusot-Montceau. S'il fait aussi état de ses mandats électifs de vice-président du conseil général de Saône-et-Loire et de vice-président de la communauté Le Creusot-Montceau, il omet en revanche de mentionner qu'il a créé une entreprise individuelle portant son nom. L'information est révélée par Rue89 et reprise par Metronews à qui Thévenoud précise qu'il n'a pas déclaré cette activité parce qu'elle n'était pas rémunératrice,.
Il apparaît quelques jours plus tard qu'il a également négligé d'indiquer dans sa déclaration d'intérêts qu'en 2010, il avait été durant quelques mois directeur général d'une société de négoce en vins, la SAS Vins Bernard Gras, laquelle est dirigée par son beau-père et fait l'objet d'une information, ouverte par le parquet de Dijon, pour fraude et tromperie ouverte.
Début , le Canard enchaîné révèle que Thomas Thévenoud n'a pas payé la cantine de ses filles depuis 2011,,.
Après la révélation de ses problèmes fiscaux, Thomas Thévenoud annonce le qu'il quitte le PS et le groupe SRC, mais qu'il conserve son mandat de député. Cette décision provoque de nombreuses protestations, à gauche comme à droite. Le Premier ministre Manuel Valls déclare, lors de la séance de questions parlementaires au gouvernement, qu'il ne comprend pas qu'« en responsabilité, en conscience, reste aujourd'hui membre de cette Assemblée nationale ».
Le , il quitte la commission des finances de l'Assemblée nationale pour rejoindre celle du développement durable.
En conséquence de cette situation, en septembre et en , certains députés socialistes demandent une modification du règlement de l'Assemblée nationale et du Sénat pour que les parlementaires n'étant pas en règle avec l'administration fiscale puissent être exclus, bien qu'aucune peine d'inéligibilité n'ait été prononcée. D'autres députés socialistes plaident pour qu'une attestation de paiement des impôts soit demandée à tous les candidats à une élection, un contrôle en amont. Le groupe UMP au Sénat, présidé par Bruno Retailleau, demande des sanctions en cas de fraude fiscale d'un parlementaire, un contrôle en aval,.
En , il publie le livre Une phobie française aux éditions Grasset, dans lequel il affirme notamment qu'il aurait pu être nommé, dès , secrétaire d’État aux Transports.
En , il annonce qu'il ne se représentera pas aux élections législatives de 2017, et qu'il « arrête la politique »,,,,,. Il s'inscrit alors à l'Institut d'études judiciaires de l'université Paris-II et en master de droit à la Sorbonne, préparant l'examen d'entrée au Centre régional de formation professionnelle des avocats (CRFPA).
Sans emploi après la fin de son mandat parlementaire en 2017, il devient directeur de la publication de la revue Charles en .
Le , la Direction générale des finances publiques porte plainte contre Thomas Thévenoud pour fraude fiscale. Le , il est condamné à 3 mois de prison avec sursis pour fraude fiscale (peine identique pour son épouse) et un an d'inéligibilité. Le , le parquet interjette appel.
Le , la peine en appel est alourdie ; Thomas Thévenoud est condamné à un an de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité. Ses avocats déposent un recours, Thomas Thévenoud estimant que « le cumul de sanctions pénales et fiscales est inconstitutionnel ». Le , le Conseil constitutionnel déclare la conformité à la Constitution des dispositions attaquées par les avocats de Thomas Thévenoud via la procédure de question prioritaire de constitutionnalité.
Le , la Cour de cassation rejette le pourvoi de Thomas Thévenoud, rendant définitive sa condamnation.
En 2020, France Info note qu'une adresse IP a supprimé plus de 26 000 caractères dans l'article Wikipédia qui lui est consacré, dont une majorité concerne ses affaires judiciaires.