De nos jours, Shōbōgenzō est devenu un sujet d’une grande pertinence et d’un grand intérêt pour un large éventail de personnes à travers le monde. Avec les progrès de la technologie et la mondialisation, Shōbōgenzō a acquis une importance croissante dans différents domaines de la société. De la politique à la science, Shōbōgenzō a démontré son impact et son influence de manière significative. Dans cet article, nous explorerons les différentes facettes et dimensions de Shōbōgenzō, en analysant son importance et sa pertinence dans le monde contemporain. De plus, nous examinerons son impact sur différents secteurs et son potentiel pour transformer l’avenir.
Le Shōbōgenzō(正法眼蔵?) est un monument littéraire qui constitue l'un des sommets de la pensée japonaise (voire universelle). Il s'agit de l’œuvre majeure, et inachevée, de Maître Dôgen (1200 - 1253), le fondateur du Zen Sôto au Japon, rédigée de 1231 jusqu'à sa mort. Le Shôbôgenzô est une collection de textes qui, tous, frappent par leur originalité et leur caractère poétique, mais qui sont aussi souvent déroutants. Plusieurs d'entre eux sont des commentaires et des développements de Dôgen autour de kôans chinois de la tradition bouddhique. Cette œuvre riche et polysémique, dont le sens ne peut être circonscrit dans la tradition herméneutique occidentale, sollicite l'engagement du lecteur bien au-delà d'une approche purement académique et universitaire.
Présentation générale de l’œuvre
Titre
Shôbôgenzô (正法眼蔵, Japonais: Shôbôgenzô, Chinois: Zhèngfă-yǎncáng), est le titre générique que Dôgen a lui-même donné à son recueil, et qui peut être traduit par Le Trésor de l’œil du vrai dharma (Gudō Wafu Nishijima, Kazuaki Tanahashi), Le Trésor de l'Œil de la Vraie Loi (Bernard Faure), Le Trésor de l’œil de la loi authentique (Pierre Nakimovitch) ou encore La vraie Loi, Trésor de l'Œil (Yoko Orimo, qui fait une analyse sémantique du titre).
Le trésor de la vision juste, le cœur merveilleux du nirvâna, la vraie forme sans forme, l'accès subtil à la grande loi, sans recours aux paroles et au-delà de toute doctrine, je les confie à toi, Mahâkâsyapa.
— Paroles du Bouddha au mont des Vautours
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Ce titre fait référence à un épisode probablement inauthentique de la vie du Bouddha, sur le « mont des Vautours », lorsque le Vénéré signifie qu'il transmet la Loi à Mahâkâsyapa, en commençant son adresse par ces quelques mots « J'ai le trésor de l’œil de la loi authentique... ». Dôgen fait souvent référence à cet épisode, et le choix de ce titre marque en fait la volonté d'un retour aux sources du bouddhisme, au-delà du sectarisme des écoles. Dans ces conditions, ce titre Shôbôgenzô pourrait être considéré comme l'abrégé de la parole complète du Bouddha (voir encadré ci-contre), Dôgen se posant ainsi en héritier direct de Bouddha et Mahâkâsyapa pour le Japon. Charles Vacher propose alors de traduire Shôbôgenzô par Trésor de la vision juste, comme un résumé de la parole de la transmission par le Bouddha sur le mont des Vautours.
Nature et histoire de l’œuvre
Le Shôbôgenzô est un recueil de 92 (ou 95 selon les compilations) textes du maître zen japonais Dôgen Zenji, composés entre 1231 et 1253 (année de la mort de Dogen). C'est une œuvre originale et difficile, un ensemble bigarré et poétique de textes écrits dans un style baroque, consacrés à l'exégèse, à l'interprétation et à la traduction des sûtras anciens et du corpus du zen chinois existant.
Dôgen se considère comme l'héritier d'une tradition bouddhique selon laquelle la nature est l'Éveil, et pour qui l'absolu s'actualise par la pratique. Les thèmes principaux en sont donc la nature, et l'Éveil. Il s'oppose en cela à d'autres traditions, naturalistes ou syncrétiques, dont sont issus certains de ses disciples, et c'est d'abord à eux qu'ils s'adresse, dans ces textes philosophiques et religieux, développant une argumentation parfois polémique.
Le Shôbôgenzô est une œuvre à la fois rhétorique, dialogique, et performative.
Œuvre rhétorique, car elle vise à persuader mais aussi à séduire ses lecteurs en s'appuyant sur des kôans traditionnels que Dôgen commente et développe sous d'infinies variations constituant aussi des exercices de style.
Œuvre dialogique parce qu'elle s'adresse d'abord à ses disciples, et présuppose un interlocuteur silencieux —auquel Dôgen prête cependant parfois la parole.
Œuvre performative selon Dôgen, « la parole ne vaut pas tant par sa capacité de représenter le réel que par son pouvoir de le produire ». La violence parfois de la polémique renvoie également au caractère agonistique de la tradition Zen : « une parole vive, une pensée en acte, une parole qui est acte ».
« Discours direct qui appelle et interpelle, ébranle les habitudes de pensée, les faciles évidences du sens commun, discours par à-coup, par fragments qui font choc et obligent à s'interroger. Des réponses se fixeraient, figeraient en système » : la lecture du Shôbôgenzô ne permet donc pas d'acquérir un savoir formel sur le bouddhisme. Dôgen propose un retour aux sources du bouddhisme et rejette toute notion d'École Zen. « Sa pensée, pour s'exprimer, défie le principe même d'une cohérence systématique, linéaire, dialectique ou circulaire, telle qu'elle s'est développée en Occident ».
Ne considérez pas que ce que vous avez obtenu devienne toujours le savoir et la vision qui sont les vôtres et que ce soit connu par vos facultés intellectuelles. Bien que l'Éveil attesté se réalise aussitôt comme présence, ce qu'il y a en secret ne se réalise pas toujours comme vision. Pourquoi la réalisation comme vision est-elle toujours nécessaire ?
—Genjo-kôan - Traduction Yoko Orimo
Les premiers commentaires furent ceux de ses disciples directs, mais il faut attendre le XVIIIe siècle puis l'après-seconde guerre mondiale pour d'autres commentaires importants au Japon. En Occident, ce n'est que dans les années 1970 que l'intérêt des chercheurs s'est manifesté, d'abord dans les pays anglo-saxons.
Selon maître Nishijima, un des problèmes de l'interprétation de Dôgen vient de son utilisation d'une structure que l'on retrouve à travers les continents et les siècles et que les spécialistes des sciences de l'éducation ont observée[réf. nécessaire]. Selon Philippe Cornu, « Gudo Wafu Nishijima relève que pour décrypter le Shôbôgenzô, il faut tenir compte que la pensé bouddhique qu'il exprime se situe au-delà des oppositions entre subjectivisme/idéalisme et objectivisme/matérialisme et non seulement transcende ces deux modes de représenttions de l'esprit humain, mais les dépasse dans une philosophie de l'action dans la vie elle-même ».
Dôgen se livre à des pensées hautement spéculatives sur des thèmes qui rappellent inévitablement ceux de la philosophie occidentale et « on a l'impression que, de tous les religieux japonais, Dôgen a seul la capacité de faire immédiatement résonner la fibre philosophique des chercheurs japonais et occidentaux, à plus ou moins bon escient ». Un comparatisme trop superficiel a parfois pu rapprocher ainsi Dôgen de certaines traditions philosophiques et religieuses occidentales (Augustin, Boehme, Eckhart, Berkeley, Schelling, Kierkegaard, Nietzsche, Whitehead, Sartre, Merleau-Ponty, Heidegger...).
Enseignement
À l'époque de l'écriture du Shôbôgenzô, beaucoup croyaient que le bouddhisme était entré dans une décadence progressive, par la perte successive de ses trois piliers : d'abord l'éveil, puis la pratique, enfin l'enseignement. Mais pour Dôgen, ces trois piliers sont « toujours déjà là ». Il insiste sur l'importance de conjuguer l'étude des textes, comme le fait le Tendaï mais pour un enseignement plus épuré, conforme à l'esprit du Zen, avec la pratique qui implique la méditation yogique et les rites.
C'est seulement lorsqu'on parvient à percevoir l'énigme du Soi et à percer le mystère de sa propre existence, si peu que ce soit, que le sens d'un mot, d'une proposition ou d'un passage du Shôbôgenzô se réalise comme présence, ici et maintenant, pour chacun de nous
—Yoko Orimo - Introduction au Shôbôgenzô
Pour Dôgen, qui rejoint par là le Chan classique, la vérité n'a pas d'essence, elle n'existe que par ses effets, notamment à travers la parole, c'est le « kôan en acte » (Genjo kôan). Il prêche un retour à l'enseignement originel du Bouddha, à la manière de Nagarjuna.
Voir juste, c'est simplement cesser de voir faussement, sans dualité, et l’œil n'est alors plus vision mais lumière « Le secret, c'est qu'il n'y en a pas (...) La vision juste ne pense pas ». Nagarjuna, que Dôgen cite souvent, présente le principe de deux vérités, l'une mondaine (conventionnel, événementielle) et l'autre ultime (où tout est indifférencié, « apaisement béni »). Selon Dôgen, ces deux vérités sont les deux faces d'une même vérité, et ce caractère dyadique constitue le fondement théorique qu'il faut prendre en compte pour comprendre le Shôbôgenzô, fond et forme confondus, dans son style et sa vibration rythmique.
Le sens du texte est de l'ordre de la production, par les métaphores, et se réalise comme présence par une rencontre avec le texte, circonstancielle. Expliquer, voire définir le sens des mots, serait alors aller à l'encontre de la pensée de Dôgen. La réalité de ce qui est écrit dépend de l'acte d'écrire : un lien dynamique unit l'écrit, l'acte d'écrire et leurs implications sotériologique et ontologique.
Le lecteur peut donc trouver dans le texte des éléments parfois contradictoires. Pour un lecteur occidental qui voudrait dépasser cette difficulté, il a été proposé une approche issue des sciences de l'éducation : il y aurait chez les êtres humains quatre modes principaux de comprendre, qui sont subjectif/idéaliste, objectif/matérialiste, kinesthétique/dans l'action et poétique. L'étude du Genjô Kôan par maître Nishijima montre l'application de cette analyse au Genjô Kôan.
Aspects littéraires
Dôgen est un auteur de grande culture, mais le Shôbôgenzô résiste à une approche exclusivement académique, en raison en particulier de ses caractéristiques littéraires et linguistiques.
Le Shôbôgenzô est une œuvre de structure composite, compilation de textes dans une organisation contrapuntique, dans laquelle Dôgen triture le sens des mots et des textes de différentes traditions bouddhiques qu'il commente, dans une logique où l'écriture a le pouvoir non seulement de former ce qui est dit, mais également de transformer ce qui est.
Dôgen utilise un bilinguisme japonais-chinois ancien dont les caractéristiques grammaticales (omissions fréquentes du sujet ou du complément jugés évidents, temps imprécis, absence de marque du pluriel...) laissent le lecteur formuler plusieurs hypothèses, produisent un texte sans signification théorique figée valable partout et en tous temps, et permettent un sens évolutif et vivant selon les relations circonstancielles de chaque moment : « l'un des messages principaux du Shôbôgenzô consiste à dire qu'il n'y a pas de vérité ni de vision hors du sujet percevant ».
En général, exprimer la vérité en une seule phrase, ne pas comprendre et ne pas savoir sont le prêche d'un rêve dans un rêve. (...) Il y a le prêche d'un rêve dans un rêve comme manifestation du corps; il y a le prêche du rêve dans un rêve comme agrégats du rêve-prêchant et du dharma-prêchant. C'est prêcher un rêve dans un rêve en se retenant et en se laissant aller. La voie directe est le prêche d'un rêve, et toucher la cible est le prêche d'un rêve. Qu'on se retienne ou qu'on se laisse aller, on devrait apprendre la fonction d'une balance ordinaire.
—Cueillette d'une fleur et clignement d'yeux.
Le langage du Zen en général, et la stylistique du Shôbôgenzô en particulier, se caractérisent à la fois par l’extrême concrétude au niveau de la forme, et par l’extrême abstraction au niveau du fond. La subtilité linguistique du sino-japonais employé par Dôgen est en permanence liée à la dimension spéculative de son discours. Cette œuvre demande donc au lecteur comme au traducteur d'y faire un long séjour pour y développer une profonde intimité jusqu'à ce qu'elle devienne un vécu : tout se passe comme si cette activité d'écriture triturant, inversant, subvertissant le sens, participait d'une pratique du Zen, comme la méditation assise : « C'est grâce à la réflexion de ces deux langues et de ces deux civilisations, à la fois si proches et si différentes, qu'on parvient à voir et à entendre ce qu'on n'a jamais vu ni entendu jusqu'à présent. Alors, ce qu'on parvient à voir et entendre maintenant, pour la première fois, n'existait-il pas avant, et commence-t-il à exister seulement maintenant ? »
Le Shôbôgenzô n'est rien d'autre qu'une œuvre de traduction et de commentaires, donc d'interprétation, de kôans de l'école zen chinoise (chan) : « interpréter le kôan en le triturant et en jouant avec lui, puis le transformer en allant jusqu'à la naissance d'un nouveau sens, sens fondamentalement relationnel, pluriel et non figé, n'est autre que relire notre vie comme une parabole, non pas suivant un principe abstrait, mais à travers des études pratiques effectuées sur un terrain scripturaire et philologique sans limite ». Cette œuvre, par sa richesse et son ambiguïté, voire l'indécidabilité du sens, dispose ainsi d'un surplus de sens qui lui permet d'échapper aux limitations historiques et a pu susciter une prolifération discursive, voire philosophique dans des contextes radicalement différents de son milieu originel.
Les fascicules
Les éditions modernes du Shôbôgenzô contiennent quatre-vingt-quinze fascicules (éditions Kôzen et Honzan), souvent divisés en trois séries. Cependant des versions précédentes ont comporté un nombre différent de chapitres: soixante-quinze (édition Kyūsô), soixante (édition Sôgo), ou vingt-huit fascicules (édition Himitsu). Dogen lui-même a considéré que seuls douze de ces fascicules étaient complets. Certains chapitres ont été écrits par Dogen lui-même, alors que d'autres sont probablement dus à la plume de ses disciples. L'ordre des fascicules donné est celui des versions modernes; il a varié selon les éditions et les époques.
Pour chaque fascicule, sont indiqués l'année de rédaction, et un renvoi vers les traductions mentionnées en bibliographie. La traduction du titre présentée ci-dessous n'est qu'indicative, les traducteurs proposant des versions françaises très différentes selon l'aspect privilégié par chacun.
Les soixante-quinze chapitres des anciens manuscrits (kyūsô)
En ajoutant à ces 92 textes les trois chapitres ci-dessous, on obtient la version en 95 fascicules :
Jûundôshiki 重雲堂式, "Règles pour la seconde salle des nuages", 1239.
Jikuimmon 示庫院文, "Enseignements pour l’office", 1246.
Dôshin 佛道, "L’esprit de la voie".
Traductions
Cette œuvre est écrite au XIIIe siècle au Japon, dans une langue sino-japonaise mêlée de sanskrit, commentant des kôans de la tradition bouddhique dans un style lui-même elliptique. Philippe Cornu souligne ainsi que « son langage n'est pas des plus faciles même pour un japonais érudit : tournures poétiques, néologismes et jeux de mots abondent » et Y. Orimo que l'écriture de Dôgen consiste à « interpréter le kôan en le triturant et en jouant avec lui, puis le transformer en allant jusqu'à la naissance d'un nouveau sens, sens fondamentalement relationnel, pluriel et non figé, n'est autre que relire notre vie comme une parabole ».
Transmission et traduction
La distance qui nous sépare de la source n'est jamais un obstacle, mais bien au contraire c'est elle qui nous donne la dynamique de la transmission, la fécondité historique, fécondité spirituelle, culturelle, littéraire, fécondité de rencontres. Plus on s'éloigne de la source, de l'origine, plus la transmission peut porter ses fruits, sa richesse, sa valeur, sa densité, sa beauté.
—Yoko Orimo - Postface
Bernard Faure parle d'une indécidabilité du sens du Shôbôgenzô. Yoko Orimo souligne alors que pour cette œuvre particulièrement, « Il n'y a pas de vérité ni de vision hors du sujet percevant », et Philippe Cornu que « toute traduction est provisoire, et il n'y a rien de vain à retraduire un texte déjà traduit, car on peut ainsi donner à voir un sens jusque là inaperçu ou tout du moins ouvrir au lecteur de nouvelles fenêtres d'interprétation ». Yoko Orimo indique encore que le Shôbôgenzô est une œuvre qui pose la question de la nature même de la transmission, et que selon Dôgen « la traduction est de l'ordre du plus, non du moins par rapport au texte original. Plus le texte est trituré, commenté, interprété et traduit, plus sa valeur augmente ».
Face à une telle œuvre, les traducteurs occidentaux contemporains se situent chacun dans un compromis personnel entre deux positions : traduire en proposant un sens particulier, celui que lui-même (le traducteur), privilégie et souhaite transmettre, ou traduire en donnant au lecteur une vision de l'aspect polysémique de l’œuvre. Dans ce second cas, la traduction est complétée de commentaires philologiques, sémantiques et philosophiques plus ou moins abondants, et parfois accompagnée de la version originale en japonais et d'autres traductions possibles.
Les traductions présentées réalisent des choix différents, correspondant à des motivations culturelles, littéraires, ou spirituelles particulières.
Traduction intégrale des 92 ou 95 fascicules
Les deux traductions françaises intégrales proposées ci-dessous se situent aux deux pôles possibles (proposition d'un sens/présentation de la polysémie) :
Gudo Nishijima considère que « lire le Shôbôgenzô est la meilleure façon d'arriver à une compréhension exacte de la théorie bouddhique parce que Maître Dôgen était hors de pair pour comprendre et expliquer le bouddhisme d'une manière rationnelle ». Il présente sa compréhension de l’œuvre. Les 95 textes sont réunis en 4 volumes.
Gudô Nishijima (supervision et traduction en japonais moderne), Mike Chodo Cross (traduction du japonais en anglais) et Erick Albouy (traduction du japonais en français), Shôbôgenzô, Daisen éditions - Le Trésor de l’œil, du vrai dharma -
Yoko Orimo précise ses choix ainsi : « C'est toujours la traduction littérale, qui reste au ras du texte et qui sauvegarde l'« image » du discours, et non la traduction littéraire ou la traduction de second niveau, qui révèle la densité et le véritable enjeu du texte. Par ce choix, nous espérons pouvoir donner toujours raison à l'auteur, à l'écart de toutes tournures interprétatives ou conjecturales permettant aux traducteurs d'esquiver ou de dissimuler la difficulté de la tâche. ». Elle traduit 92 textes dans une version bilingue (édition japonaise originale vs français) accompagnée de notes abondantes, et complété par un guide de lecture rassemblant pour chacun des textes une introduction et des commentaires philologiques et philosophiques abondants.
(ja) Yoko Orimo (trad. du japonais, Édition intégrale bilingue), Shôbôgenzô : La vraie Loi, Trésor de l'Œil, Vannes, Sully, , 1815 p. (ISBN978-2-35432-328-8)
Yoko Orimo (préf. Pierre Hadot), Le Shôbôgenzô de maître Dôgen : Guide de lecture de l’œuvre majeure du bouddhisme Zen et de la philosophie japonaise, Sully, , 624 p. (ISBN978-2-35432-127-7)
Une version précédente présentait les traductions en 8 tomes regroupant les 92 textes par thèmes, complétés par des essais sur ces thèmes :
Maître Dôgen (trad. Yoko Orimo), Shôbôgenzô : La vraie Loi, Trésor de l'Œil, Sully
Yoko Orimo, Shôbôgenzô transmis avec justesse au coeur de la culture japonaise, p. 295-392
Catherine Despeux, La transmission dans le bouddhisme chan, p. 393-419
Yoko Orimo, Histoire de l'établissement de l'école du zen Sôtô au Japon, p. 420-432
Traductions partielles
Charles Vacher
Dans ses ouvrages, Ch. Vacher traduit en collaboration avec Eidô Shimano Rôshi cinq textes, qu'il présente et accompagne de commentaires étymologiques et philologiques :
Yui butsu yo butsu : shôji : seul bouddha connaît bouddha - vie-mort (Trilingue : Traductions en français et en anglais - Texte japonais : reproduction du manuscrit de Honzan), encre marine, (ISBN978-2-909422-37-4)
Busshô : la nature donc bouddha (Trilingue : Traductions en français et en anglais (James Mori) - Texte japonais : reproduction du manuscrit de Koun Ejô), encre marine, , 535 p. (ISBN978-2-909422-63-3)
In-mo : ça (Trilingue - Traductions en français et en anglais - Texte japonais : reproduction de la calligraphie de Ten En Kakuji (1686)), encre marine, (ISBN978-2-909422-90-9)
(ja) Zenki : chaque instant est un instant de plénitude (trad. du japonais, Bilingue - Texte japonais : reproduction de la calligraphie de Ten En Kakuji (1686)), Paris, encre marine, , 116 p. (ISBN978-2-35088-044-0)
(ja) Uji : je suis temps (trad. du japonais, postface Françoise Dastur, ill. Hiroshi Sugimoto, Bilingue - Texte japonais : reproduction de la calligraphie de Ten En Kakuji (1686)), Paris, encre marine, , 104 p. (ISBN978-2-35088-161-4)
Frédéric Girard
Dans son ouvrage consacré aux origines chinoises de l’œuvre de Dôgen, F. Girard présente et traduit quatre textes du Shôbôgenzô en rapport avec le voyage de Dôgen en Chine :
Frédéric Girard, Les dialogues de Dôgen en Chine, Paris, EFEO, , 752 p. (ISBN978-2-600-01903-3)
Genjô kôan : Aporie actualisée, p. 195-203
Jinshin inga : Foi profonde en les causes et les effets, p. 278-296
Sokushin zebutsu : C'est à même le mental qu'est l'état de Buddha, p. 326-344
Uji : L'être et le temps, p. 410-422
Maka hannya haramitsu : Grande perfection de sapience, p. 557-561
B. Faure introduit, traduit et commente dans un unique ouvrage la traduction des cinq textes qu'il considère fondamentaux :
Bernard Faure, La vision immédiate : nature, éveil et tradition selon le Shôbôgenzo, Paris, Le Mail, , 189 p. (ISBN978-2-903951-08-5)
Bendowa : Propos sur le discernement de la Voie, p. 75-112
Genjôkôan : Le kôan actualisé, p. 113-120
Keisei sanshôku : Le son des vallées, la forme des montagnes, p. 121-142
Sansuikyô : Le sutra des montagnes et des rivières, p. 143-160
Sokushin zebutsu : L'esprit en tant que tel est le Buddha, p. 161-172
Pierre Nakimovitch
Dôgen et les paradoxes de la bouddhéité : Introduction, traduction et commentaire de Busshô, Genève, Droz, coll. « École Pratique des Hautes Études », , 453 p. (ISBN978-2-600-00328-5, lire en ligne)
Étude philologique et philosophique approfondie de chaque partie du texte, reproduction du texte japonais original:Dans la revue Ebisu, éditée par l’Institut français de recherche sur le Japon à la Maison franco-japonaise de Tokyo :
Shin fukatoku : Pierre Nakimovitch, « La pensée insaisissable », Ebisu, no 24, , p. 29-33 (HTTPS:/doi.org/10.3406/ebisu.2000.1056) [lire en ligne (page consultée le 26 juillet 2021)]
Daigo : Pierre Nakimovitch, « Le grand éveil », Ebisu, no 24, , p. 35-41 (HTTPS:/doi.org/10.3406/ebisu.2000.1057) [lire en ligne (page consultée le 26 juillet 2021)]
Hosshô : Pierre Nakimovitch, « La dharmatâ », Ebisu, no 24, , p. 43-47 (HTTPS:/doi.org/10.3406/ebisu.2000.1058) [lire en ligne (page consultée le 26 juillet 2021)]
Autres traductions commentées
Shōhaku Okumura (trad. de l'anglais par Shoju Annie Mahler), Réaliser Genjôkôan : La clé du Shôbogenzô de Dôgen, Paris, Almora, , 219 p. (ISBN978-2-35118-289-5)
Dans cet ouvrage, S. Okumura traduit et commente deux textes liés (Genjôkôan et Maka Hannya haramitsu) comme une introduction à l'enseignement de Dôgen.
Evelyn de Smedt et Taisen Deshimaru (commentaires originaux), Le trésor du zen : Textes de maître Dogen, Paris, Albin Michel, coll. « Spiritualités vivantes », , 375 p. (ISBN978-2-226-13872-9)
E. de Smedt traduit et commente les commentaires de Taisen Deshimaru sur sa lecture de certains textes de Dôgen : Genjô kôan - Ikka no myoju - Bendowa - Hachi dainin kaku - Shin jin gakudo - Kannon gyo - Maka hanna haramita shingyo - Gakudo yojin dhu.
Traductions diverses
Collectif (trad. du japonais par Alain Rocher), Philosophie japonaise : Le néant, le monde et le corps, Paris, Vrin, , 471 p. (ISBN978-2-7116-2479-9), p. 85-112
Dans cet ouvrage consacré à la philosophie japonaise, la vie de Dôgen et la traduction de Mitsugo (Paroles secrètes) illustrent l'archéologie de la pensée japonaise.
Il existe une traduction intégrale de Kazuaki Tanahashi, Treasury of the True Dharma Eye: Zen Master Dogen's Shobo Genzo, publiée par les éditions Shambala, à côté de celle de Nishijima/Cross Master Dogen's Shôbôgenzô qui permet de lire les 95 chapitres. L'université Stanford a développé un projet ambitieux pour traduire les textes de Dôgen ainsi que d'autres textes de l'école Sôtô. Plusieurs fascicules du Shobogenzo ont été traduits, et différents textes sont disponibles en anglais.
En 2023, la Sōtōshū Shūmuchō, organisme administratif du zen sôtô, a publié dans le cadre du « Sôtô Zen Project » une nouvelle traduction intégrale en anglais en huit volumes, sous la direction de japonologues et bouddhologues américains.
(en + ja) Carl Bielfeldt, William M. Bodiford, T. Griffith Foulk (Eds.), Treasury of the True Dharma Eye. Dōgen's Shōbōgenzō (Texte original et traduction en huit volumes), Tokyo, The Adminstrative Headquarters of Sōtō Zen Buddhism. Sōtōshū Shūmuchō,
Vol. I à VII: texte japonais, traduction et notes. Vol. VIII, Introduction par W.M. Bodiford (p. 9-236), Annexes (p. 236-291), Notes supplémentaires par T.G. Foulk (p. 293-567), Ouvrages cités (p. 569-610)
The Heart of Dogen's Shobogenzo, Trans. Norman Waddell and Masao Abe; Albany, SUNY Press, 2002 (ISBN0-7914-5242-5).
Shobogenzo: The True Dharma-Eye Treasury; translated by Gudo Nishijima and Chodo Cross; 4 volumes; London, Windbell Publications, 1999 (ISBN0-9523002-4-9).
Treasury of the True Dharma Eye: Zen Master Dogen's Shobo Genzo, Trans. Kazuaki Tanahashi et al., Boston, Shambala, 2013 (ISBN978-1590309353).
Traductions espagnoles
Eihei Dōgen, Pedro Piquero et Gudō Wafu Nishijima, ed. (2013, 2014, 2015, 2016). Shōbōgenzō (Tesoro del Verdadero Ojo del Dharma). Édition complète en quatre volumes. Éditorial Sirio. (ISBN9788478089055).
Eihei Dōgen, Dokushô Villalba, ed. (2015). Shōbōgenzō: La preciosa visión del Dharma verdadero. Edition partielle en un seul volume. Éditorial Kairós. (ISBN9788499884653).
Ouvrages divers
Yoko Orimo, Dôgen et la spiritualité de la résonance : Variations sur le Shôbôgenzô, Vannes, Sully, , 504 p. (ISBN9782354323417)
Yoko Orimo, Le Shôbôgenzô de maître Dôgen : Un guide de lecture, Vannes, Sully, , 619 p. (ISBN9782354321277)
Une galette en tableau, texte traduit, annoté et commenté par Yôko Orimo, Tôkyô, Maison Franco-Japonaise, 1995, 76 p.
Yoko Orimo (préf. Christian Bobin), Comme la lune au milieu de l'eau : Art et spiritualité du Japon, Vannes, Sully, , 191 p. (ISBN978-2-35432-309-7)
(en) Hee-Jin Kim, Eihei Dôgen : Mystical Realist, Somerville (MA), Wisdom Publications, , 3e éd., 368 p. (ISBN978-0-86171-376-9, lire en ligne)
Roland Yuno Rech. Voies d'éveil : commentaire des 37 voies de l'éveil du "Shōbōgenzō" de maître Dōgen. Éd. Yuno kusen, Paris, 2000, 180 p. (ISBN2-9515490-0-8)
Notes
↑Dans cet article, les termes 'texte' et 'fascicule' sont employés indifféremment pour désigner ces 92 textes ou fascicules qui constituent le recueil.
↑A noter que le site Web du projet de texte Soto Zen est fermé depuis que les membres du projet révisent leurs traductions en prévision des prochaines publications du projet sur le Denkō roku (2017) et le Shōbōgenzō (2020). . On trouvera cependant sur cette page des liens vers les traductions déjà existantes du projet