Dans cet article, nous explorerons en détail Raymond Pearl, un sujet qui a suscité l'intérêt de diverses personnes dans différentes parties du monde. Raymond Pearl n'est pas seulement un sujet d'actualité aujourd'hui, mais son histoire remonte également à plusieurs décennies. Au fur et à mesure que nous progressons dans cet article, nous comprendrons comment Raymond Pearl a évolué au fil du temps et quel est son impact sur la société actuelle. De plus, nous étudierons les différentes perspectives et opinions qui existent sur Raymond Pearl, nous permettant d'avoir une vision plus large et plus complète de ce sujet. Sans aucun doute, Raymond Pearl est un sujet fascinant qui mérite d'être exploré en profondeur, et c'est pourquoi dans les prochaines lignes nous plongerons dans son monde pour en découvrir tous les aspects.
Raymond Pearl ( – ) est un biologiste américain considéré comme l'un des fondateurs de la biogérontologie. Il a effectué l'essentiel de sa carrière à l'Université Johns Hopkins de Baltimore. Avec plus de 840 publications à son actif, c'était un auteur scientifique prolifique, avec une activité importante dans le champ de la vulgarisation scientifique.
Quoiqu’il ne s'intéressât que de loin à l’eugénisme, Pearl publia en 1927 un article remarqué, intitulé The Biology of Superiority, dans lequel il attaquait frontalement les présupposés de l'eugénisme. C'était la première fois qu'un scientifique comptant jusque-là au nombre des partisans de cette doctrine la mettait en cause. Il s'ensuivit une réforme de l’eugénisme et du mouvement de la planification familiale. Pearl était déjà un membre influent de la commission consultative de la Conférence mondiale sur la population (1927), au terme de laquelle il collabora à la création de l’Union internationale pour l'étude scientifique de la population,.
Malgré son dédain apparent de l’eugénisme, Pearl conservait de bonnes relations avec les eugénistes les plus en vue et il professait à l'égard de l'hérédité les opinions les plus orthodoxes. Il fit même certaines déclarations que le spécialiste des sciences politiques E. Barkan interprète comme antisémites.
En 1908, Max Rubner observe que les mammifères de tailles et de longévités différentes présentent des débits de massemétabolique spécifiques égaux. Se fondant en partie sur l'observation que la longévité de la mouche du fruit varie en proportion inverse de la température ambiante, Pearl (comme Rubner) affirme que la longévité est inversement proportionnelle au métabolisme basal. Pearl accepte l'idée erronée d'Alexis Carrel selon laquelle les soma normales ne vieillissent pas, et donc que le vieillissement est imputable à un dysfonctionnement de l'organisme. Pearl suggère, lui, que la longévité est limitée par l'état des composants cellulaires, qui se dégrade au rythme du métabolisme. La théorie radicalaire du vieillissement de Denham Harman, postérieure, justifie par un mécanisme plausible l'hypothèse de Pearl.
L'hypothèse d'une « quantité de vie » fut, plus de cinquante années durant, l'une des théories du vieillissement les plus largement acceptées. Elle repose sur l'observation selon laquelle un rat et une chauve-souris ont des rythmes métaboliques identiques, alors que la chauve-souris vit beaucoup plus longtemps. Plus récemment, la mise en œuvre de méthodes statistiques corrigeant les effets de taille de l'organisme et de la phylogenèse l'ont remise en cause, en montrant qu'il n'y a, ni chez les mammifères, ni chez les oiseaux, de corrélation entre le rythme métabolique et la longévité (pour une critique de Rate of Living Hypothesis cf. Living fast, dying when?).
Pearl avait une réputation de bon vivant. Il était l'un des piliers du Saturday Night Club dont H. L. Mencken était aussi membre,. La prohibition ne modifia guère les habitudes de buveur de Pearl (qui étaient proverbiales). Dans son essai Alcohol and Longevity (1926), Pearl s'emploie à montrer qu'une consommation modérée d'alcool est corrélée avec une meilleure longévité que l’abstinence totale ou la consommation systématique. En 1938, il montre les effets négatifs du tabac sur la santé,.
Raymond Pearl est en outre célèbre pour ses recherches en biologie des populations, publiées dans « The rate of living, being an account of some experimental studies on the biology of life duration » en 1928. Il y met en évidence la corrélation entre la densité de population et la longévité chez les drosophiles, et en déduit l'existence d'une densité de population optimale. Il retrouve également le principe que les mouches de faible activité métabolique ont une meilleure longévité. Ces travaux soulèvent évidemment la question de l'extension de ces conclusions à d’autres espèces animales, y compris l'Homme. Pearl devient ainsi le mentor de John B. Calhoun, écologue expert des populations de rongeurs et des analogies qu'ils présentent avec l'Homme. Ces études sont considérées par plusieurs chercheurs comme la contribution essentielle de Pearl à la biologie.
Lorsqu’il visite le zoo de Baltimore, au mois de , Pearl parait encore en bonne santé ; mais il se plaint subitement de douleurs dans la poitrine et meurt le lendemain.
↑Cf. Raymond Pearl, « The biology of superiority », American Mercury, vol. 12, , p. 257–266
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