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Une seule espèce est rattachée au genre : Rahonavis ostromi, décrite par Catherine A. Forster et ses collègues en 1998.
Étymologie
Le nom de genre Rahonavis est composé du mot de la langue malgacherahona, « menace » ou/et « nuage », et du mot latinavis « oiseau », pour donner « l'oiseau du nuage menaçant ». Le nom d'espèce ostromi honore le paléontologue John Ostrom.
La découverte a eu lieu sur un site où les roches sédimentaires ont été exposées à la suite d'un incendie. Les os d'un grand Titanosauria ont tout d'abord été retrouvés et, au cours de leur prélèvement, des restes de Rahonavis ont été recueillis.
Les fossiles de ce spécimen unique sont représentés par les membres postérieurs, le tronc, une partie de la queue en connexion anatomique, ainsi que des morceaux de l'aile et des os de l'épaule.
Débat sur la validité des restes fossiles
L'attribution au nouveau genre des os des avant-bras (avec leurs implantations de plumes pennées) a été remise en question en 2000 par Nicholas Geist et Alan Feduccia, d'autant que des os d'un oiseau primitif, Vorona berivotrensis, ont été découverts à proximité. Ces paléontologues considèrent que Rahonavis est en fait une chimère, constituée du mélange du squelette d'un paravien dromaeosauridé et des avant-bras d'un oiseau primitif. Ils considèrent ainsi Rahonavis comme un nomen dubium.
Luis M. Chiappe, un des inventeurs de Rahonavis, a indiqué dans une publication ultérieure que les os de l'animal avaient été découverts sur une « surface plus petite que le format du papier d'une lettre ».
Description
La description de l'animal est basée sur un seul squelette partiel (référencé UA 8656).
Rahonavis était un petit prédateur d'une longueur d'environ 70 centimètres, de la taille d'un grand corbeau. Comme de nombreux paraviens, dont le célèbre Velociraptor, il possédait la fameuse « griffe en faucille » redressée ou « griffe tueuse » sur son deuxième orteil.
Paléobiologie
Chiappe soutient que Rahonavis devait probablement voler, même s'il devait être « plus maladroit dans l'air que les oiseaux modernes ». Il souligne qu'il présentait des pennes développées, et que son cubitus était proportionnellement plus grand et robuste que celui d'Archaeopteryx, et qu'ainsi ses ailes devaient être puissantes. De plus, les os de ses épaules montrent des empreintes d'attaches ligamentaires permettant une mobilité indépendante nécessaire au vol battu. Cette hypothèse est soutenue en 2013 par Agnolín et Novas, qui notent que Rohanavis en utilisant ses muscles deltoïdes a pu voler (vol battu) à la manière des chauve-souris ou du dromaeosaurdéMicroraptor.
La position de Rahonavis au sein des paraviens est largement débattue, principalement entre une attribution au clade des Avialae ou à celui des dromaeosauridés.
Position relative des Avialae et des Dromaeosauridae
Phylogénie des Paraves, d'après Pascal Godefroit et ses collègues en 2013:
La présence de plumes pennées sur son avant-bras (cubitus) a conduit ses inventeurs à en faire un Avialae en 1998. Cependant, le reste du squelette est plutôt typique des dromaeosauridés.
Plusieurs études phylogénétiques au début des années 2000 placent Rahonavis au sein de la famille des dromaeosauridés et même dans la sous-famille des Unenlagiinae,,.
En 2013, Agnolín et Novas le considèrent comme plus proche de Avialae que des dromaeosauridés.
En 2015, M. Wang et D. Liu en font un oiseau primitif .
En 2017, Andrea Cau et ses collègues, à la suite de la découverte de plusieurs nouveaux genres de paraviens, le replacent parmi les Avialae, comme le montre leur cladogramme ci-dessous :
(en) Catherine A. Forster et O'Conner, « The avifauna of the Upper Cretaceous Maevarano Formation, Madagascar », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 3, no 20, , p. 41A–42A
(en) Mary H. Schweitzer, John A. Watt, Recep Avci, Catherine A. Forster, David W. Krause, Loren Knapp, Raymond R. Rogers, Iwona Beech et Mark Marshall, « Keratin immunoreactivity in the Late Cretaceous bird Rahonavis ostromi », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 19, no 4, , p. 712–722 (DOI10.1080/02724634.1999.10011183, JSTOR4524040)
Notes et références
↑ abcde et f(en) Catherine A. Forster, Scott D. Sampson, Luis M. Chiappe et David W. Krause, « The Theropod Ancestry of Birds: New Evidence from the Late Cretaceous of Madagascar », Science, vol. 279, no 5358, 1998a, p. 1915–1919 (PMID9506938, DOI10.1126/science.279.5358.1915, Bibcode1998Sci...279.1915F)
↑ abcd et e(en) L. M. Chiappe, Glorified Dinosaurs : The Origin and Early Evolution of Birds, Sydney, UNSW Press, , 263 p. (ISBN978-0-471-24723-4 et 0-471-24723-5)
↑(en) Tudge, Colin (2009) The Bird:A Natural History of Who Birds Are, Where They Came From, and How They Live
↑(en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
↑ a et b(en) Agnolín, F.L. and Novas, F.E. (2013). "Avian ancestors. A review of the phylogenetic relationships of the theropods Unenlagiidae, Microraptoria, Anchiornis and Scansoriopterygidae". SpringerBriefs in Earth System Sciences: 1–96
↑(en) Pascal Godefroit, Andrea Cau, Dong-Yu Hu, François Escuillié, Wenhao Wu et Gareth Dyke, « A Jurassic avialan dinosaur from China resolves the early phylogenetic history of birds », Nature, vol. 498, no 7454, , p. 359–362 (PMID23719374, DOI10.1038/nature12168, Bibcode2013Natur.498..359G)
↑(en) Mark A. Norell, James Matthew Clark, Alan Hamilton Turner, Peter J. Makovicky, Rinchen Barsbold et Timothy Rowe, « A new dromaeosaurid theropod from Ukhaa Tolgod (Ömnögov, Mongolia) », American Museum Novitates, vol. 3545, , p. 1–51 (DOI10.1206/0003-0082(2006)3545[1:ANDTFU]2.0.CO;2, lire en ligne , consulté le )
↑(en) M. Wang and D. Liu. 2015. Taxonomical reappraisal of Cathayornithidae (Aves: Enantiornithes). Journal of Systematic Palaeontology
↑(en) A. Cau, V. Beyrand, D. Voeten, V. Fernandez, P. Tafforeau, K. Stein, R. Barsbold, K. Tsogtbaatar, P. Currie et P. Godefroit, « Synchrotron scanning reveals amphibious ecomorphology in a new clade of bird-like dinosaurs », Nature, (DOI10.1038/nature24679, lire en ligne)