Titre original | The Fog of War: Eleven Lessons from the Life of Robert S. McNamara |
---|---|
Réalisation | Errol Morris |
Sociétés de production |
RadicalMedia SenArt Films The Globe Department Store |
Pays de production | États-Unis |
Genre | Documentaire |
Durée | 107 minutes |
Sortie | 2003 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Brume de guerre (The Fog of War: Eleven Lessons from the Life of Robert S. McNamara) est un film documentaire réalisé par Errol Morris en 2003, dans lequel l'ancien secrétaire d'État à la Défense Robert McNamara revient sur sa carrière (étude à Berkeley puis Harvard, et PDG de Ford) et sur ses responsabilités d'homme d'État de 1962 à 1967.
Sont principalement évoqués son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale, l'accession au pouvoir du président Kennedy puis la crise des missiles de Cuba, et le déploiement de l'armée américaine au Vietnam.
En utilisant des séquences d'archives, des enregistrements de conversation du Cabinet des États-Unis, et une interview de Robert McNamara à 85 ans, The Fog of War décrit sa vie, depuis sa naissance pendant la Première Guerre Mondiale en se souvenant de l'époque où les troupes Américaines sont revenues d'Europe, à son travail comme officier militaire dans les Whiz Kids pendant la Deuxième Guerre Mondiale, puis comme président de la Ford Motor Company, puis comme Secrétaire de la Défense pour les présidents Kennedy et Johnson (y compris son implication dans la Crise des Missiles de Cuba et la Guerre du Vietnam).
Dans une intervention à l'Université de Californie Berkeley, Errol Morris a dit que son inspiration pour le documentaire était venue du livre de McNamara (avec James G. Blight), Wilson's Ghost: Reducing the Risk of Conflict, Killing, and Catastrophe in the 21st Century (2001). À l'origine Morris a contacté McNamara pour une interview spéciale d'une heure à la télévision. Cela fût renouvelé plusieurs fois et Morris décida d'en faire un film entier. Morris interviewa McNamara pendant environ vingt heures ; le documentaire de deux heures comprend onze "leçons" tirées de In Retrospect: The Tragedy and Lessons of Vietnam (1995).
Il postule, propose et discute ces leçons dans l'interview qui constitue The Fog of War. De plus, à l'Université de Californie Berkeley, McNamara était en désaccord avec les interprétations que Morris faisait dans The Fog of War ; pourtant, lors de la finalisation, McNamara a complété les onze leçons originales en y ajoutant dix leçons supplémentaires ; elles sont dans le DVD The Fog of War.
Lorsqu'on lui a demandé d'appliquer les onze leçons de In Retrospect à l'invasion de l'Irak par les États-Unis, McNamara refusa en expliquant que les ex-Secrétaires de la Défense ne doivent pas commenter la politique du Secrétaire de la Défense en exercice. Il suggéra que d'autres pourraient appliquer ces onze leçons à la guerre en Irak mais qu'il ne le ferait pas lui-même, en soulignant que ces leçons étaient sur la guerre en général et non à une guerre en particulier.
Ce découpage en "leçons" a été réalisé par Morris, et non par Robert McNamara lui-même.
McNamara dit plusieurs fois dans le documentaire "Ayez de l'empathie avec votre ennemi". Il lie cet enseignement à la Crise des missiles de Cuba, lorsque lui et Kennedy tentaient d'empêcher les États-Unis de faire la guerre mais que le Général Curtis LeMay voulait envahir Cuba. Kennedy avait constaté l'obsession de LeMay pour les armes nucléaires en se penchant sur le problème du Laos en 1961. Kennedy reçu deux messages de Nikita Khroutchev pendant la crise des missiles de Cuba. McNamara les appelle le "message dur" et le "message doux". McNamara distinguait ces deux messages en ce que le premier message était informel, alors que le deuxième message était officiel et diffusé dans le monde entier. McNamara dit que le premier message donnait l'impression de provenir "d'un homme ivre ou très extrêmement stressé". Le premier message, le "message doux", disait que si les États-Unis garantissaient qu'ils n'envahiraient pas Cuba alors Cuba enlèverait les missiles. Le "message dur" disait "si vous attaquez, nous sommes prêts à un affrontement militaire massif avec vous". Llewellyn Thompson, ancien ambassadeur US à Moscou, pressait Kennedy de répondre au message doux. Connaissant Khroutchev personnellement, Thompson pensait que Khroutchev voulait juste pouvoir dire à Cuba qu'il avait arrêté une invasion des États-Unis. Bien que Kennedy n'ait pas été d'accord avec Thompson au début, c'est ce qu'il fit ensuite.
Dans le documentaire, McNamara souligne que c'est la chance qui a empêché la guerre nucléaire. Les individus rationnels, comme Kennedy, Khroutchev, et Castro, sont arrivés à deux doigts de provoquer une destruction d'ampleur nationale. McNamara dit que la possibilité d'une destruction nucléaire existe toujours aujourd'hui.
Cette leçon est utilisée pour décrire la vie privée de McNamara. Il dit "il existe quelque chose d'autre, au-delà de nous-mêmes, une responsabilité envers la société". Pendant ce passage du documentaire, McNamara parle de l'époque où il a commencé à courtiser sa femme, Margaret Craig, et a eu un enfant. Alors la guerre est arrivée. McNamara a alors été promu plus jeune professeur assistant de Harvard.
Dans cet exemple, McNamara revient au moment où il a quitté la Huitième Air Force et été affecté au premier 58th Bomb Wing à voler sur B-29. On pensait que les B-29 avaient un pouvoir de destruction plus effectif et efficace. McNamara avait pour mission d'analyser les opérations de bombardement, et comment les rendre plus efficaces.
Dans cet exemple, McNamara parle du degré de destruction des villes au Japon par les États-Unis. McNamara compare les villes détruites au Japon aux villes des États-Unis avant le largage de la bombe nucléaire. Tokyo, environ la taille de New York, détruite à 51 % ; Toyama, la taille de Chattanooga, détruite à 99 % ; Nagoya, la taille de Los Angeles, détruite à 40 % ; Osaka, la taille de Chicago, détruite à 35 %. McNamara compare la proportionnalité atteinte dans la guerre contre le Japon à une immoralité.
McNamara a travaillé chez Ford à un poste de direction, où il a mené des études sur la démographie des acheteurs dans les rapports d'accidents pour rendre les voitures plus sûres. Il a plus tard été promu président de Ford, et a été le premier non membre de la famille à ce poste. Pourtant, il est parti 5 mois plus tard pour un poste que lui proposait John F. Kennedy. Kennedy lui avait proposé le poste de Secrétaire du Trésor qu'il a refusé, et il a accepté ultérieurement le poste de Secrétaire de la Défense.
McNamara lie cette leçon 7 à l'incident du golfe du Tonkin. "Nous voyons ce que nous voulons voir".
McNamara croyait que, bien que les États-Unis soient la nation la plus puissante du monde, elle ne devrait jamais utiliser cette puissance de façon unilatérale. "Si nous ne pouvons pas convaincre d'autres nations aux valeurs comparables de la justesse de notre position, nous ferions mieux de réexaminer nos arguments."
"Reconnaître qu'il nous faut parfois faire le Mal, mais le moins possible."
McNamara développe son opinion sur le fait que la responsabilité de la Guerre du Vietnam revient au président, et que la situation n'aurait pas été aussi mauvaise si JFK avait vécu.
McNamara parle du "brouillard de la guerre" en le comparant à l'esprit humain et comment ce dernier ne peut pas le comprendre totalement.
Ces sujets ont été sélectionnés par McNamara en complément du documentaire ; ils sont dans les bonus du DVD.
À partir du livre de 1995 de McNamara In Retrospect: The Tragedy and Lessons of Vietnam.
Sony Pictures Classics a autorisé la tenue de projections limitées de The Fog of War au bénéfice du travail de Clear Path International avec les victimes de guerre au Vietnam.