Dans le monde d'aujourd'hui, Auderville a acquis une pertinence inattendue. Son impact s’est fait sentir dans tous les domaines de la société, de la politique à la culture, en passant par la technologie et l’économie. Il est impossible d’ignorer sa présence, puisque ses effets sont visibles dans la vie quotidienne de millions de personnes à travers le monde. Il est donc impératif d’approfondir ses implications et de comprendre le rôle qu’il joue aujourd’hui. Cet article vise à explorer les différentes facettes de Auderville, en analysant son influence et ses répercussions dans différents domaines, afin de faire la lumière sur un phénomène en constante évolution.
Depuis le , elle fait partie de la nouvelle commune de La Hague et a le statut de commune déléguée.
Auderville est la commune du cap de la Hague. Très touristique, elle est connue pour le port de Goury, qui abrite la station de la SNSM et son canot qui sort par tous les temps Mona Rigolet, et pour le phare de la Hague qui se dresse sur le rocher « le Gros du Raz » à 800 m de la côte. Il balise le courant du raz Blanchard et le passage de la Déroute entre le cap de la Hague et l'île d'Aurigny. Un canon pointé vers le sud permettait autrefois au sémaphore d'alerter l'équipage du canot de sauvetage.
Le territoire communal témoigne, par de nombreux restes de fortifications, de l'importante présence des militaires allemands pendant la Seconde Guerre mondiale.
Géographie
Auderville est dispersée autour d'un bourg (La Rue), et de quatre hameaux : Goury, Laye, la Valette et la Roche. Elle est, avec sa voisine Jobourg, la commune la plus occidentale de Basse-Normandie (et donc de Normandie) et seule son autre voisine Saint-Germain-des-Vaux est plus septentrionale sur la région administrative.
Le nom de la localité est attesté sous les formes Heldeardivilla en 1063 - 1066, en 1118 - 1134 (ou 1154 ?); Audervilla en 1156 - 1162; Auderville au XIIIe siècle; Audervilla en 1332, en 1351 - 1352; Anderville en 1635; Auderville en 1612 - 1636, 1677, en 1713, en 1753, en 1753 - 1785 en 1854 en 1903.
Étymologie
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural ». Le premier élément Auder- représente un anthroponyme dont la nature ne fait pas l'unanimité parmi les spécialistes.
Jean Adigard des Gautries et Fernand Lechanteur avaient en leur temps considéré la première attestation Heldeardivilla comme valide, et vu dans son premier élément un nom anglo-saxon en -heard. Elle est également acceptée par Marie-Thérèse Morlet, qui, pour sa part, identifie le premier élément à un nom de personne germanique féminin de type francique Hildigardis. Cette opinion est partagée par Ernest Nègre qui admet la forme Heldeardivilla, et la rattache au même nom.
François de Beaurepaire rejette pour des raisons phonétiques la première attestation, qui selon lui aboutirait à *Heudiarville ou un nom similaire, où il voit lui aussi un produit de Hildigardis, et rattache la forme suivante Audervilla à un nom de personne anglo-saxon Ealdhere, littéralement, la « villa d'Ealdhere », présent dans plusieurs toponymes anglais. Effectivement, Marie Fauroux, auquel il se réfère, n'a pas tenté de localiser Heldeardivilla qu'elle n'identifie donc pas à Auderville. Cependant Julie Fontanel cite le même document de 1063/1066 et identifie Heldeardivilla à Auderville.
En l'absence d'autres éléments, il n'est pas possible de rejeter de manière définitive la première hypothèse reposant sur la forme Heldeardivilla, dont l'évolution a pu être contrariée ou influencée par l'analogie. Dans ce cas, il s'agit du « domaine rural de Hildigardis ». Si l'on s'en tient à la forme Audervilla et à l'hypothèse de François de Beaurepaire, qui privilégie souvent la place des anthroponymes anglo-saxons dans la toponymie normande, il s'agirait alors du « domaine rural d'Ealdhere », nom d'homme anglo-saxon, combinaison des éléments eald- « vieux, âgé » et -here « armée ». Il correspond au type francique Aldhari, à l'origine du patronyme français Audier. Cependant, les formes anciennes sont en Auder- (et jamais en Audier-) et le patronyme Audier ne semble pas être documenté anciennement pour la Normandie.
Des fouilles, pratiquées sur la commune, ont révélé une occupation humaine datée de la période post-glaciaire.
Moyen Âge
Au début du XIIIe siècle la famille Fabien de La Fouèdre demeure à Auderville ou elle possédât une demeure, le manoir de la Fouèdre, aujourd'hui ruiné.
Au XVIIe siècle, un de La Fouèdre provoque et tue en duel le seigneur de Jobourg.
Le , un météore igné tombe, 1 heure après le lever du jour, faisant un grand bruit et trembler les maisons de Saint-Germain-des-Vaux, d'Auderville et de la Hague. Le météore serait tombé dans la mer près de l'île d'Aurigny. Le phénomène est aperçu depuis Cherbourg et Valognes.
Époque contemporaine
Le , le paquebot Le Paris, en provenance de New York et à destination du Havre, s'échoue sur les rochers des Camelards. Toute la population se précipite pour sauver passagers et équipages. Parmi eux, se trouvait Jean Lefebvre de Cheverus, évêque de Boston, rentrant en France pour être nommé évêque de Montauban. De santé fragile, il fut porté sur les épaules d'un marin qui l'amena au presbytère. Il fit l'honneur aux paroissiens de présider la messe de la Toussaint, le lendemain. À la suite des nombreux naufrages au large des côtes d'Auderville, où vingt-sept navires sombrèrent en 1823, il fut décidé de construire un phare qui fut mis en service en 1837.
En 1903, Branly monte le premier mât TSF auprès du sémaphore, mais doit le démonter en l'absence d'autorisation militaire.
Le , le sous-marin le Vendémiaire (classe Pluviôse) coule par 50 mètres de fond avec ses 24 hommes d'équipage au large de Goury. Sorti pour une simulation d'attaque sous-marine, il est éperonné par le navire Saint-Louis alors qu'il effectuait une remontée, et son épave est emportée par le raz Blanchard. Une croix au bout du port commémore cet événement tragique.
En 1941, un radar allemand Freya était installé à Auderville, dans le cadre de la ligne Kammhuber. La commune est libérée le par le 39e Régiment d'Infanterie.
Politique et administration
Liste des maires
Liste des maires
Période
Identité
Étiquette
Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
1995
2008
Albert Gosselin
mars 2008
mars 2014
Alain Dixneuf
Ingénieur
mars 2014
décembre 2016
Albert Gosselin
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans.
Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005,.
En 2021, la commune comptait 219 habitants, en évolution de −10,25 % par rapport à 2015 (Manche : +0,44 %, France hors Mayotte : +2,49 %).
Auderville a compté jusqu'à 572 habitants en 1836.
Depuis mars 2010, Auderville forme avec Les Pieux et Siouville-Hague un groupement de « communes touristiques ». La commune est dans le territoire de compétence de l'office de tourisme de la Hague.
Station de sauvetage depuis 1870 de la SNSM au port de Goury, construit en 1843.
Église Saint-Gilles (XVIIe – XVIIIe siècles) d'origine XIIe – XIIIe siècles, très remaniée depuis, avec un petit clocher-mur. Elle abrite plusieurs œuvres, dont des fonts baptismaux (XIVe), un bas-relief sainte Marguerite, une cloche dite Marguerite (XVIIe) et un maître-autel (XVIIIe), classés au titre objet aux monuments historiques. Sur une pierre de réemploi dans le pignon de l'église, côté route, on peut voir le blason de la famille de Couvert, déposition faite le quinzième jour de par Guillaume de Couvert, écuyer, seigneur de Sottevast et d'Auderville. Dans une des chapelles, une cloche aujourd'hui scellée porte un blason avec d'un côté (à droite) celui de Marguerite Bretel (1629-1683) : d’or au chevron de gueules chargé d'une fleur de lys du champ et accompagné de trois molettes d'éperon d'azur ; au chef du même chargé d'un bretel (poisson) d'argent, et à gauche celui de son fils Raoul de Couvert (mort en 1709) : d'hermines sans nombre à la fasce de gueules chargée de trois fermaux d'or. Quand la cloche sonnait toute seule sous l'effet du vent du large, c'était signe d'un mauvais présage, repris dans un dicton de la Hague : « Quand cette cloche tintera, Grande tristesse l'on verra. ».
Croix du Vendémiaire rappelant le naufrage du sous-marin.
Tunnel du hameau de Laye, fortification allemande permettant d'accéder à deux batteries sur les falaises par une galerie principale de 300 mètres, à laquelle se raccrochent trois galeries secondaires aujourd'hui fermées au public.
Village de La Roche.
Auderville dans les arts
Didier Decoin, qui possède une maison au hameau de la Roche, a localisé plusieurs de ses ouvrages sur la commune, dont le roman Les trois vies de Babe Ozouf, et l'essai Vue sur mer, consacrée à sa maison.
Didier Decoin (né en 1945), romancier, vit au hameau de la Roche.
Héraldique
Le conseil municipal du a adopté un nouveau blason créé par Denis Joulain. Il se décrit ainsi : D'argent à la fasce de gueules chargée de 2 léopards l'un sur l'autre accostés de deux fermaux, le tout d'or, accompagné, en chef, d'une fleur de lys accostée de deux étoiles le tout de sable, en pointe d'un phare de sable allumé d'or accosté de deux mouchetures d'hermines.
L'ancien blason, d'hermines à la fasce de gueules chargée de trois fermaux d'or, était celui de la famille de Couvert, anciens seigneurs de la paroisse.
Le nouveau blason reprend des éléments des armes de cette famille, auxquels sont ajoutés les léopards normands, des éléments du blason de la famille Bretel, et le profil du phare de la Hague.
Daniel Delattre et Emmanuel Delattre, La Manche les 602 communes, Grandvilliers, Éditions Delattre, , 280 p. (ISBN978-2-9159-0709-4), p. 13.
René Gautier et al. (préf. Jean-François Le Grand, postface Danièle Polvé-Montmasson), 601 communes et lieux de vie de la Manche : Le dictionnaire incontournable de notre patrimoine, Bayeux, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits & Introuvables », , 704 p. (ISBN978-2-35458-036-0), p. 62
↑Guillaume était le frère de Richard IV Carbonnel, tué le à la bataille d'Azincourt.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑ a et bMarie Fauroux, Recueil des actes des ducs de Normandie (911-1066), Mémoire de la Société des antiquaires de Normandie XXXVI, Caen, 1961, p. 430, § 224.
↑ abc et dFrançois de Beaurepaire, Les Noms de communes et anciennes paroisses de la Manche, Picard, Paris, 1986, p. 70.
↑Pouillé du Diocèse de Coutances, 1332, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 331B.
↑Compte du Diocèse de Coutances, pour l’année 1351 ou 1352, in Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903, p. 377D.
↑Normandia Ducatus (carte du duché de Normandie), Atlas Van der Hagen, 1635
↑Jean Bigot sieur de Sommesnil, État des paroisses des élections de Normandie, 1612/1636 .
↑Rôles par généralités et élections des paroisses de France et de leur imposition aux tailles, 1677 .
↑Herman van Loon, D2.me carte particulière des costes de Normandie contenant les costes du Cotentin depuis la Pointe de la Percée Jusqu'à Granville ou sont Comprises les Isles de Jersey, Grenezey, Cers, et Aurigny, avec les Isles de Brehat. Comme elles paroissent a basse Mer dans les grandes marées, Atlas Van Keulen, Amsterdam, 1753 .
↑V. Lavasseur, Atlas National Illustré des 86 départements et des possessions de la France, A. Combette éditeur, Paris, 1854.
↑Auguste Longnon, Pouillés de la Province de Rouen, Recueil des Historiens de France, Paris, 1903.
↑Marie-Thérèse Morlet, Les noms de personnes sur le territoire de l’ancienne Gaule du VIe au XIIe siècle, Paris, CNRS, t. III (Les noms de personnes contenus dans les noms de lieux), 1985, p. 360a.
↑Ernest Nègre, Toponymie Générale de la France, Droz, Genève, t. II, 1991, p. 924, § 16480.
↑Cf. par exemple François de Beaurepaire, « Les noms d'Anglo-Saxons contenus dans la toponymie normande », in Annales de Normandie X, 1960, p. 307-316; « Quelques finales anglo-saxonnes dans la toponymie normande », in Annales de Normandie XIII, 1963, p. 219-136.
↑« Audier » sur le site de Géopatronyme (lire en ligne) .
↑André Davy, Les barons du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Eurocibles, coll. « Inédits et introuvables du patrimoine Normand », , 319 p. (ISBN978-2-91454-196-1), p. 7.
↑Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN2-9505339-1-4), p. 34.
↑Université Inter-Âges de Basse-Normandie - Antenne de Cherbourg (préf. Rodolphe de Mons), Blasons armoriés du Clos du Cotentin, Condé-sur-Noireau, Éditions Charles Corlet, , 214 p. (ISBN2-85480-543-7), p. 20.